“Idaho”, E. Ruskovich, Gallmeister
Tout part de cette étouffante journée d’été où le drame frappe inexplicablement la famille Mitchell : Jenny, la mère, abat la hachette avec laquelle elle élaguait le bouleau sur sa fille, May ; June, sa sœur, s’enfuit dans la forêt alors que Wade, le père, commence à souffrir de pertes de mémoire héréditaires.
C’est surtout un roman sur la nature évanescente de souvenirs qui s’évanouissent dans la touffeur des forêts profondes de l’Idaho… un roman à l’effet hypnotisant, tout en cercles concentriques à la surface de l’eau se rapprochant peu à peu non pas d’une explication mais de vérités plurielles, celles des personnages à différents moments de leurs vies, en creux, dans les vides entre les ondes de choc, dans le « langage entre les mots ». Nous partons sur la trace de souvenirs dont « c’est la texture […], non pas l’émotion, qui a disparu. » Et nous, lecteurs, nous sommes ballottés, remués, laissés sur le flanc de la montagne avec plus de questions que de réponses, avec des impressions troubles… mais ô combien plus persistantes !
– Nikita –