“L’imprudence”, H.P. Loo, Actes Sud
Elle est jeune. Elle a cette beauté effilée typique des Asiates : une liane à la musculature souple et ferme. Elle use de son corps et de ses sens comme elle l’entend, comme un instrument de liberté. Sa liberté. Ses étreintes sont des pulsions. Pourtant la morale de sa communauté (vietnamienne) et, surtout, celle de ses parents, lui interdit formellement, complètement, indéracinablement toutes formes d’actes irréfléchis, tous jaillissements. L’Esprit plus fort que le corps. Toujours. Contrairement à son frère abîmé dans le refus de combattre cet atavisme et l’abrutissement si typique de notre société occidentale, elle a tranché à vif cette laisse qui la bride. Le décès au pays de sa grand-mère au Laos va lui offrir l’occasion d’aller à la rencontre du mystérieux et si bel homme qu’est son grand-père, de ses origines intimes et de l’histoire de sa famille. Une belle écriture nerveuse, rythmée et sans fioritures aucunes. Une expérience de lecture acérée aux impressions physiques et oniriques à la fois.
– Frédéric –