Littérature américaine, Romans

Kingdomtide

“Kingdomtide”, R. Curtis, Gallmeister

Cloris est le personnage le plus original et attachant qu’il m’a été donné de lire depuis longtemps.

Rendez-vous compte ! Une dame à l’âge plus que respectable (72 ans), seule survivante d’un accident d’avion au beau milieu de la chaîne de montagnes la plus sauvage des Etats-Unis ! qui, laissée pour morte par l’équipe des secours, va s’adresser à moi, à vous les lecteurs et lectrices comme à son légataire testamentaire : en ne cachant rien, mais absolument rien de ses peurs grandes et petites, de son passé, de ses errances, de ses doutes et de ses fantasmes.

Une confession intime, débridée et drôle ! Cette oie blanche du Texas sans enfant, sous le joug des convenances, du puritanisme des campagnes américaines, cet univers si étriqué, cette petite mamie permanentée nous livre le fond de sa pensée, sans filtres, sans gêne, sans honte, comme un acte de repentance ultime une fois sa dernière heure sonnée.

Ça décoiffe ! Alors comment ce petit être chétif, inexpérimenté face aux forces de la nature, peut-il survivre ?
Les forêts américaines sont pleines de mystères et de surprises et le croque-mitaine n’est jamais loin.
Rye Curtis se joue de son lecteur et l’intelligence de sa critique en creux de la société contemporaine vide de sens est d’une sensibilité et d’un humour qui redonne foi en l’humanité.

– Frédéric –

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