“Biotanistes”, A-S. Devriese, Naos (Actusf)

Dans un futur lointain où la terre, ravagée par une épidémie, est devenue désertique, seules certaines jeunes filles survivent au fléau et développent la capacité d’arpenter le passé. De ces voyages, elles rapportent des connaissances indispensables à la survie de la population. Mais dans le Barrio, on les surnomme “sorcières” et les récits de la tradition orale évoquent un temps où les femmes n’avaient pas autant de pouvoir.
Il y a dans ce roman de la fougue, de l’engagement, une forme d’exaltation qui fut très agréable à lire. On sent derrière les mots un esprit passionné, révolté, qu’Anne-Sophie Devriese transmet à ses personnages. Et qui contraste d’ailleurs brillamment avec la rigidité proche de l’ascétisme dans laquelle les jeunes biotanistes sont éduquées.
C’est un récit à la fois intelligent et divertissant, rempli de références culturelles et de réflexions sur notre société. Il séduira les amateurs de romances comme les férus d’aventures, et surtout les curieux. Car “Biotanistes” fait partie de ces fresques postapocalyptiques qui contiennent une profusion de questions, de thèmes, de récits, de mystères, de pistes. On pourrait presque s’y perdre ! Pourtant, c’est fluide, et on embarque avec bonheur dans la quête de ces personnages modernes qui se battent pour un monde plus juste.
Si vous avez aimé “Qui à peur de la mort ?” ou “Le Prieuré de l’oranger”, vous allez l’adorer : impossible de lâcher ce beau roman d’entraide dans lequel c’est le groupe, soudé, qui est au centre de l’épopée.
– Orianne –