“Murène”, V. Goby, Actes Sud/Babel

Inspirée par les athlètes des Jeux paralympiques de 1964, Valentine Goby imagine la vie d’un jeune homme qui perd ses deux bras dans un accident.
Ce récit d’une métamorphose est sublime ! Le style porte le fond : il dit les sensations, les perceptions, il donne à voir un rapport au corps transformé, nous plonge dans le quotidien de cet homme mutilé qui refuse de continuer à vivre, déteste se sentir dépendant et boude le monde extérieur.
L’autrice reste dans la nuance, évite les clichés, elle dit les douleurs et les joies, les difficultés et les combats gagnés, elle distille les déceptions et les appréhensions de son personnage.
Refus de vivre, rage de vivre, réapprendre à vivre, amour de vivre. Ce texte plein de vie m’a transportée, émue, troublée. C’est beau, ça sonne juste, c’est vraiment un roman puissant agrémenté de passionnants éléments historiques (notamment la fabrication des prothèses et le développement des jeux paralympiques).
Un magnifique texte rempli de force et d’optimisme !
– Orianne –