“La plus secrète mémoire des hommes”, M. Mbougar Sarr, Philippe Rey

Le prix le plus important de la littérature française a été décerné à un très jeune écrivain (31 ans) africain et c’est bien sûr une bonne nouvelle de constater que l‘institution “Goncourt” retrouve sa vocation de tête chercheuse, vivace et ouverte au monde. Mais pour le petit lecteur que je suis, c’est modestement une bien plus grande révélation encore ! Sculpteur de phrases, joaillier du mot, grand architecte du français, Sarr nous (ré)apprend à jouir de cette langue écrite dont les auteurs africains ont gardé le secret bien loin de la sécheresse et parfois même du relatif rétrécissement lexical de la production contemporaine.
Ni snobisme, ni mode, ni effet de manche, il nous tient par la barbichette d’un bout à l’autre du labyrinthe de l’histoire passionnante des livres oubliés, de l’Oeuvre cyclique et éternelle de la Littérature, et des Hommes. J’ai ri, j’ai pleuré et j’ai joué comme un enfant qui lit un livre pour la première fois.
– Frédéric –