« Les liens du sang », Shuzo Oshimi, Ki-oon
Un chef d’œuvre récompensé par le prix de la série à Angoulême ! Un manga à la taille des œuvres de Junji Ito entre malaise palpable et peur insidieuse.
Oshimi Shuzo (« Dans l’intimité de Marie » et « Les fleurs du mal ») nous tend un piège mesquin, il retourne contre nous notre idée de la mère « parfaite », prévenante, attentive, présente, et nous rappelle ce que nous avons toujours appris : l’amour d’une mère est un cadeau précieux à chérir… Seiko est la mère de Seiichi, un jeune collégien. Elle a construit toute son existence autour de lui, répondant à tous ses besoins et le gardant précieusement auprès d’elle. Rien de grave en soi…Sauf que là, le lien de sang mère-fils pour l’éternité vous donne des frissons incontrôlables.
Tout l’art de ce manga est que rien n’est explicite. Ce sont des scènes du quotidien et des dialogues innocents et pourtant notre gêne s’intensifie et notre sang se glace. Le dessin ne nous aide pas avec sa fausse douceur et son impression de quiétude, spécialement dans les expressions du visage des personnages.
Un manga qui a bien mérité son prix et qui fera sa place dans les nouveaux classiques du genre !
-Abi-