“Les vilaines”, Camila Sosa Villada, Points

Chaque nuit, les prostituées trans se rassemblent dans le parc Samiento en Argentine pour échanger alcool, drogue et anecdotes entre leurs passes. Leur groupe s’organise autour de la figure de Tante Encarna, éternelle et autoritaire, qui protège et réprimande à la manière d’une mère. Une nuit, un bruit attire leur attention : c’est le cri d’un bébé abandonné dans les buissons du parc. Les prostituées choisissent de l’emporter avec elles dans la grande maison de Tante Encarna où elles vivent en communauté, et d’élever cet enfant elles-mêmes.
Camila Sosa Villada puise dans son expérience personnelle pour nous offrir “Les vilaines”, une autobiographie romancée teintée d’une pointe de réalisme magique. Elle décrit le quotidien difficile mais plein de tendresse de ces femmes que la société patriarcale argentine condamne doublement, pour leur non-conformité aux stéréotypes de genre et pour leur travail. Impossible de ne pas être touché.e par ces parcours de vie et par la solidarité qui unit les protagonistes ! Sensible, poignant et poétique : un témoignage précieux et ô combien marquant.
– Louise –