“Les enfants du ciel”, S. Desberg/B. Vrancken, Daniel Maghen

Indiana Jones rencontre les Scorpions du Désert ! C’est dans un album-fleuve très différent de leur série au long cours I.R.S que nous retrouvons Bernard Vrancken et Stephen Desberg. S’y entrecroisent deux époques, celle de la 1ère guerre judéo-chrétienne et l’aube de la campagne d’Afrique de la Seconde Guerre mondiale, et trois destins : celui d’Alexandre, archéologue ayant soif de vérité et de vengeance après la mort de sa femme, d’Esther, musicienne allemande juive que la nécessité pousse dans les bras du NKVD, et enfin celui de Bilal, homme de l’ombre à la solde du Grand Mufti de Jérusalem.
Entre Rome, le Caire, Beyrouth et Jérusalem, la trame est dense, pleine d’aventures mais aussi d’une pincée de mysticisme, de romantisme et de poésie. On l’imaginerait sans peine adaptée au cinéma ! Mais ce serait nous priver des ambiances du dessin de Vrancken, entre ses ombres marquées, ses lavis et ses lumières dorées, qui brossent avec réalisme mais caractère les décors somptueux comme les rebondissements de l’action ou le spectre des émotions humaines. Et au-delà de l’aventure, l’intrigue nous rappelle le rôle de l’écriture de l’Histoire (ou l’effacement de certains de ses passages) pour modeler ce qui nous en reste. A conseiller aux amateurs de « Cinq branches de coton noir », « La ballade du soldat Odawaa » ou « Shibumi ».
– Nikita –