“Récits de la Kolyma”, Chalamov, Verdier
A son « apogée », le territoire administratif des camps de travail soviétiques représentait 1/7è de la superficie de l’URSS…1/7è ! (soit 3 millions de km²). Le goulag n’a jamais eu besoin de murs ou de barbelés : la forêt, le froid sont des gardiens bien plus efficaces. Mais ce chef d’œuvre de la littérature du 20è siècle n’en serait pas un s’il se « contentait » de raconter l’enfer comme un Soljentsyne, qui l’a déjà très bien fait.
C’est un livre sur l’essence de notre humanité. Que nous reste-t-il , dépouillés de ce qui tisse notre moi, notre âme ? Couche après couche, Chalamov va à notre substantifique moelle…
La poésie russe est l’essence de cette culture immense et contrairement à un Céline, l’enfer, les 17 ans de travaux forcés, de maladie, de morts, de résurrections, n’ont pas transformé l’homme en réactionnaire haineux mais ont fait de lui, à mes yeux, un surhomme, de ceux qui ont goûté la vraie valeur de la vie, notre unique source d’inspiration.
– Frédéric –
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