“Ange Leca”, T. Graffin/J. Ropert/V. Lepointe, Grand Angle (Bamboo)

1910, jeune journaliste exilé de sa Corse natale, Ange Leca est monté à la capitale avec son chien Clémenceau. Il tente d’y noyer un chagrin d’amour dans les cabarets, l’absinthe et les bras d’une nouvelle maîtresse… mais elle est mariée, et pas à n’importe qui. Spleen, détective torturé, triangle amoureux, secrets et corps (démembrés et décapités…) qui remontent à la surface, les grands classiques du polar historique sont en place à une période-charnière (et bien documentée ! voir dossier en fin d’album) où la criminologie en est à ses balbutiements. Si on connaît bien les noms de Jack l’Eventreur ou Désiré Landru, Paname n’est pas en reste et fut elle aussi le théâtre de sanglants crimes en série non élucidés.
Un terreau fertile, prétexte à une exploration du monde de l’Art Nouveau, et un terrain de jeu graphique intéressant pour V. Lepointe ! Son trait élégant et réaliste nimbe le Paris de la Belle Epoque d’un halo à la fois gris et lumineux et la ville prend des airs de Venise lunaire lorsque la Seine connaît une crue historique. Quand « From Hell » rencontre « Les brigades du tigre » !
– Nikita –