Romans, SFFF

Les furtifs

“Les furtifs”, Damasio, La Volte

furtifs

­15 ans après, Damasio revient avec ce nouveau roman-fleuve. Virtuose comme la Horde du Contrevent et concret comme la Zone du Dehors, c’est… un chef d’oeuvre. C’est de la polypholie furieuse et flamboyante, chantante et chatoyante, qui invoque la magie des mots en tant que messagers d’émotions. C’est d’abord, bien sûr, le plaisir de retrouver cette plume si mélodieuse, ces mots et ces sons qui s’appellent et se répondent, qui coulent, qui se lovent, en harmonie. Mais aussi en ‘typoésie’, cette dimension scripturale, cette impression que forment les lettres sur une page. Rien n’est laissé au hasard pour trouver un équilibre entre fond et forme qui fait plus que frôler la philo et la poésie.

« Les Furtifs », c’est une révolution littéraire à plus d’un égard. Ça fait chavirer tant ça virevolte dans tous les sens, tant c’est visionnaire, habité, porté par un souffle somptueux, une âme, engagé, profondément humain et actuel. Tel un furtif, le roman mue, s’hybride en permanence, Damasio explose ses codes pour le rendre vivant comme une « chaîne d’ADN sonore ». Et cette polyphonie fondamentale est au cœur de l’empathie avec les personnages comme de la réflexion que font naître ces différents sons de cloche sur les enjeux de nos sociétés à toute vitesse et de notre modernité à tout prix.

C’est le roman de l’année, des 15 prochaine années à venir, qui sait ?
A la fois tellement parfaitement fulgurant dans sa forme et complètement percutant sur le fond, c’est une Oeuvre polymorphe et totale qui ouvre sur l’Autre et l’avenir. De la Littérature avec un(e) grand(e) (ai)l(e) !

– Nikita –

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