“Sauvage”, Bradbury, Gallmeister
‘Sauvage’ est de ces romans qui exercent sur le lecteur une force magnétique, comme un envoûtement : la raison pour laquelle on est happé dedans n’est pas toujours évidente, mais le fait n’en reste pas moins indéniable. Ou plutôt si, des raisons, il y en a plein, à commencer par son héroïne atypique. A l’instar d’une Turtle dans « My Absolute Darling », elle a un côté à la fois très résilient mais aussi assez ambivalent : elle parviendrait sans mal à survivre dans la nature sauvage mais peine à dompter la touche sauvage en elle.
L’écriture est du reste assez lyrique, avec de belles descriptions des grands espaces glacés de l’Alaska, là où la frontière entre la nature et le monde civilisé est fine, dans l’univers des mushers et des courses de chiens de traîneaux. Un 1er roman étonnant, entre récit initiatique/d’émancipation, nature writing, et une petite pointe de thriller et de fantastique. Une jeune autrice prometteuse qui a tout pour plaire à ceux qui ont apprécié Gabriel Tallent ou Jean Hegland !
– Nikita –