“La ballade du soldat Odawaa”, Apikian/Rossi, Casterman
Un album MA-GNI-FIQUE !
Entre western et histoire de guerre, entre un Pratt et un Sergio Leone avec peut-être un petite pointe de Comès aussi, Apikian et Rossi signent un récit très cinématographique, tel un “Cinq branches de coton noir”, avec des planches sublimes dans leur découpage, leurs angles de vue, leur dynamisme, et non moins sublimes dans les sombres décors (et encrages) de cette guerre des tranchées où l’on s’enlise et on s’embourbe aux côtés des soldats canadiens (qui ont pris part au conflit bien avant les Américains) et leurs snipers indiens.
Un récit très romanesque aussi, lyrique voire romantique : dans les ruines des champs (de bataille) des Flandres, le fantôme du poète John Keats côtoie la légende de l’insaisissable tireur d’élite Odawaa, matricule Tomahawk, qui décime allègrement les rangs allemands en ramenant les plaques et les scalps de ses victimes.
L’intrigue interpelle, les dessins impressionnent, l’atmosphère a de quoi nous laisser soufflés et époustouflés !
– Nikita –