“En Falsh”, Oz/Sanchez, Delcourt
Le début d’une nouvelle série ambitieuse chez Delcourt, dans la lignée de « Homicide » (et donc « The Wire ») mais aussi « The Grocery » et le film « La Haine »…
Un récit inspiré de la jeunesse du scénariste dans les banlieues, dont l’ambiance vous empoigne dès le début par sa mise en scène soignée, ses traits épurés en noir et blanc, les attitudes et les postures bien campées de ses personnages, son argot fleuri, ses silences aussi, son rythme lent, au diapason de ces journées passées à glander dans les rues dans l’attente d’un client. Et puis ça fuse, ça éclate ! La loi de la jungle règne ici d’un bout à l’autre de l’échelle sociale, parmi la fratrie de dealers dont chacun veut (sup)planter les autres comme parmi les prétendants aux prochaines élections municipales. Galériens, squatteurs, petites frappes, mules, caïds locaux mais aussi politicards, tous finalement aspirent à la même chose : des lendemains moins gris. Et tous sont prêts à tous les coups bas pour y parvenir.
Entre fresque familiale et chronique sociale, loin de tomber dans la caricature, un 1er album prometteur qui prend la banlieue à bras-le-corps et à ras de bitume !
(P.S. petite précision lexicale, ‘en falsh’ = ‘en douce’, ‘en schmet’, ‘en stoemelings’)
– Nikita –