« Carbone & Silicium », M. Bablet, Ankama
Encore plus fort que ‘Shangri-La‘ !
D’abord c’est à nouveau un petit bijou éditorial niveau fabrication : quel bel objet ! Et puis quel bel ensemble : on en prend plein les yeux, plein la tête, plein le cœur.
Le futur. Des chercheurs créent 2 IA, pionnières d’une nouvelle génération d’androïdes destinés à terme à prendre la relève de l’humanité. On leur donne un corps, des sensations… et une date de péremption : une durée de vie limitée à 15 ans. Seulement voilà, à l’image de leurs créateurs, ils en veulent bien vite plus : plus de longévité, de connaissances, de voyages, de liberté. Alors que Silicium profite d’un séjour en Inde pour se faire la malle, Carbone réussit à contourner son obsolescence programmée en changeant de corps.
Un récit existentiel, une quête initiatique, une histoire d’amour, le magnifique chant du cygne d’un monde en ruines à l’aube de l’effondrement mais aussi d’un lendemain à habiter. Cet album, c’est tout ça et bien plus encore : en 271 ans et autant de pages, il est si dense qu’il serait vain de lister tous les thèmes essentiels abordés. A travers les destins de ces deux robots, c’est une histoire remplie d’une mélancolie à couper le souffle et d’une profonde humanité qui se dévoile au fil de planches d’une splendeur absolue, entre larges tableaux nostalgiques, les paysages urbains que M. Bablet maîtrise si bien, des décors minutieux et un traitement des couleurs toujours aussi époustouflant, bref : un travail d’orfèvre pour des ambiances incroyables !
Un album qui a la beauté terrible du crépuscule : baigné par les rayons dorés d’un soleil si bas sur l’horizon qu’il en est éblouissant !
– à ranger, entre nombreux (!) autres, entre ‘Shangri-La‘, ‘Préférence Système‘, ‘Lupus‘ et ‘Aama‘ –
– Nikita –