“La fièvre”, S. Spitzer, Albin Michel

Par un hasard du calendrier (il a été écrit bien avant le confinement), c’est pourtant un livre qui résonne particulièrement avec l’actualité… Memphis, 1878. Peu après la fin de la guerre de Sécession, plusieurs épidémies de fièvre jaune frappent la ville. L’atmosphère moite et étouffante du Sud se pose. Si la mort et la peur frappent sans distinctions de race ou de classe sociale, et bien que l’esclavage ait été aboli, la ségrégation, comme la maladie, fait rage.
On suit 4 personnages, 4 destins singuliers au cœur de cette tourmente : Emmy, jeune métisse de 13 ans qui devait rencontrer enfin son père inconnu ; Keathing, directeur du journal local aux accointances bien connues avec le Ku Klux Klan ; Raphael T. Brown, ancien esclave qui prend les armes pour protéger cette ville qui ne voulait pourtant pas de lui ; et enfin Anne, formidable maquerelle qui transforme son bordel en hôpital de fortune pour les rares rescapés qui n’ont pas fui la ville. Des protagonistes que tout semble opposer mais que le destin réunit le temps d’une épidémie…
Spitzer (« Le cœur battant du monde ») réussit une fresque historique au rythme haletant qui se dévore fiévreusement, presque compulsivement !
– Nikita –