“L’amie prodigieuse”, Elena Ferrante, Gallimard/Folio

« L’amie prodigieuse », c’est le genre de série qui vous fait complètement basculer dans un univers très difficile à quitter une fois le dernier tome achevé !
Issues des quartiers pauvres de Naples, Lila et Lenù partagent peu de choses en-dehors de leur condition modeste et d’un don pour les études : l’une est une enfant cruelle, féroce et insoumise alors que l’autre est docile et réservée. Entre elles se noue la relation d’une vie, une amitié passionnelle et ambivalente où se mêlent tout à la fois compétition, admiration et solidarité, avec des destins qui se croisent et se défont au rythme des aléas de l’existence : études, amours, déménagements, deuils…
A travers le destin de ces deux femmes, Elena Ferrante dresse un portrait fort du Sud de l’Italie depuis les années 50, un monde meurtri par la guerre et le fascisme où les coups, la mort et les trahisons guettent à chaque coin de rue. L’atmosphère est lourde et les rancœurs se transmettent de génération en génération. Malgré cela, on se surprend à s’attacher rapidement à cet univers violent et à ses habitants qui survivent comme ils peuvent. D’une plume limpide et intime, les thèmes de la condition des femmes, de l’ascension sociale, de l’émancipation, du désir et de la maternité sont traités de manière particulièrement marquante.
Si vous n’avez pas encore succombé à cette saga au succès mérité, n’attendez plus et laissez-vous happer par ce récit dont je suis ressortie émue, ébranlée et nostalgique !
– Louise –