“Les serpents de la frontière”, James Crumley, Gallmeister

Lecteur-trice de Jim Harrison (“Dalva”), de Cormac McCarty (“No Country for Old Man”) et de James Ellroy (“L.A. Confidential”), sachez qu’un autre géant vous est peut-être inconnu… Parce que cette littérature dont la caractéristique est de ne pas se prendre au sérieux nous révèle le plus profond de l’âme humaine : ses noirceurs abyssales, sa veulerie, son génie mais aussi sa bonté désespérée. Alors quand on est collé aux basques de ces deux héros, Milo et Sughrue, on ressent l’ivresse de l’alcool fort comme si on venait de passer la nuit à boire de la tequila, on plane comme si on avait consommé un cocktail de drogues dures et très pures, on vit à 200 à l’heure sans se retourner sur ses erreurs, ses petitesses, sa malchance, on rencontre toute la racaille dont l’humanité peut s’enorgueillir et on aime d’un Amour qui ne s’embarrasse d’aucune convention. J’ai ri comme un bossu, ricané comme un chacal, souffert et joui comme un bébé qui a faim et qui enfin retrouve le lait maternel. Nom de dieu ! La vie est une blague alors autant ne rien regretter (… et certainement pas de lire de grands livres) !
– Frédéric –