“L’été où tout a fondu”, T. McDaniel, Gallmeister
Le grand retour de Tiffany McDaniel !

Ne soyez pas étonnés, de prime abord ce roman a l’air très différent de « Betty ». Il faut se laisser porter et, au fur et à mesure que la tension narrative prend son temps pour gagner en puissance, vous verrez que l’autrice y déroule le même talent pour transfigurer la noirceur en lumière et faire éclore des semences les plus tragiques la poésie et la beauté. Un magnifique et surprenant récit d’émancipation sur fond de conte gothique et d’ambiance de petite ville américaine du Sud – j’ai un peu pensé à « La Ligne Verte »-, pour nous parler de famille, de différence, de perte d’innocence, de discriminations (racisme et homophobie dans les années 80 alors qu’arrive le sida…) mais aussi d’acceptation de l’Autre. Une histoire belle et terrible à la fois pour nous montrer l’humanité dans ce qu’elle a de pire comme de meilleur, nous briser et nous réchauffer le cœur tour à tour voire en même temps, et tout ça avec un lyrisme impressionnant, à vous donner envie de prendre note de multiples citations en cours de lecture. On n’en sort pas tout à fait indemne : en nous aussi, quelque chose aura fondu… gros coup de cœur !
– Nikita –