Littérature américaine, Romans

Betty

“Betty”, T. McDaniel, Gallmeister

betty

Par où commencer pour décrire cette expérience foudroyante ?

Betty, c’est une petite métisse indienne perdue dans le fin fond de l’Ohio, au pied des Appalaches, dans les années 60. Avec ses 7 frères et sœurs, sa mère et puis son père, Landon, un père comme beaucoup aimeraient en avoir et comme beaucoup aspireront à être ; un formidable passeur d’histoires cherokee dont on ne sait pas toujours si l’habileté avec laquelle il trame ses récits avec la réalité est terrible ou magique. 700 pages et une dizaine d’années défilent à l’aune des joies et des peines de cette famille que la vie n’épargne pas.

Le lecteur, lui non plus, n’est pas épargné. C’est un livre déchirant, à la fois lumineux et crépusculaire, magnifique reflet de la beauté féroce et effroyable de l’âme humaine, capable du meilleur comme du pire. Un livre qui vous brisera avant de recoller vos morceaux, avatar du pouvoir qu’ont les histoires pour apaiser, soigner, guérir, grandir – un peu à la manière de l’art japonais de réparer les céramiques brisées avec de la laque saupoudrée d’or pour en sublimer les fêlures. Et pourtant ,700 pages, c’est trop court ! C’est aussi le genre de bouquin qu’on ne veut pas terminer, dont on aimerait qu’il dure ne serait-ce qu’encore un peu pour rester aux côtés de ces personnages complexes et attachants, si incarnés que, même le livre refermé, ils feront encore un bout de chemin avec vous de toute façon. Un récit audacieux, rempli de poésie, de lyrisme, de magie, et de ce petit quelque chose d’indéfinissable qui fait les grands Livres, cette mélodie universelle qui saura trouver le ton particulier pour parler à chacun en son for intérieur d’une façon qui le fera, qui vous fera vibrer.

Si vous avez aimé ‘Dans la forêt‘, ‘Beloved‘ ou ‘My Absolute Darling, et même si vous n’avez pas aimé d’ailleurs, lisez ‘Betty‘.
Vous emporterez une part d’elle avec vous, de quoi nous rappeler que la vie n’est jamais parfaite mais qu’elle peut être traversée d’éclats de lumière – et de lectures fulgurantes !

– Nikita –

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