“Rétiaire(s)”, DOA, Gallimard

L’univers de DOA est noir. Très noir. On est à des années-lumière de l’esprit chevaleresque d’un péplum. Les pieds collés dans la boue de la périphérie parisienne et de ses camps manouches et la tête dans celle d’un chef de gang qui dirige son clan depuis sa cellule. La précision et le réalisme sont les marques de fabrique de l’écrivain qui ne prend pas la liberté de faire mousser son récit mais au contraire de nous y faire plonger et couler avec lui. Quelques notes explicatives sur le trafic de drogue international pour prendre conscience que, non, son scénario n’est en rien dans l’excès, c’est la réalité qui dépasse, de loin, la fiction.
C’est pas politiquement correct, c’est écrit à la serpe et ça fonce comme une moto slalomant sur le périph’. J’ai rarement lu (voire jamais?) un roman noir où les personnages féminins tiennent presque tous les premiers rôles. Et comme dans un roman de Robert Litell ou James Ellroy, la trame élaborée du tissu social, humain et historique se tient en tous points.
Si la peur du noir vous excite, si vous concevez que la prison est un univers à lui seul et que la psychologie humaine recèle autant facettes que de vices, alors je vous donne rendez-vous pour découvrir un livre digne du grand roman noir français.
– Frédéric –