“Contrition”, Carlos Portela et Keko, Denoël Graphic

Le saviez-vous ? En Floride, les personnes condamnées pour des délits sexuels ont l’obligation de vivre à une distance de sécurité réglementaire des lieux fréquentés par les enfants. Ainsi, même après avoir purgé leur peine, ces repris de justice ne peuvent jamais réintégrer la société et se retrouvent isolés dans des ghettos de pédocriminels.
Dans “Contrition”, Carlos Portela et Keko interrogent sur le régime pénal américain, sur le suivi judiciaire des délinquants et sur leur potentielle réinsertion. Harcèlement, vengeance, meurtre, suicide, séparation, deuil, récidive : les sujets abordés sont durs et sombres, à l’image de la partie graphique où le noir domine très franchement.
Sans tomber dans le manichéisme, en questionnant la frontière entre le bien et le mal et l’inné ou l’acquis de la perversion, les auteurs signent un album déroutant, dérangeant, qui donne matière à réflexion. Une découverte haletante pour les amateurs de psychologie criminelle et pour les lecteurs d’“Ed Gein“, “Mon ami Dahmer“ et “Perpendiculaire au soleil“ !
– Louise –