“Les naufragés du Wager”, D. Grann, éditions du sous-sol

Après « La note américaine » (bientôt adapté au cinéma par Scorsese), ou « La cité perdue de Z », David Grann continue de s’imposer comme une pointure de la non-fiction historique ! Cette fois, c’est la terrible destinée du Wager qu’il nous conte. Un navire qui portait bien son nom, celui d’un pari un peu fou de la Grande Bretagne en 1740 : elle lance une flotte à la poursuite d’un galion espagnol et son trésor. Parmi elle, le Wager ne survit pas à sa traversée du cap Horn et s’échoue sur une île désolée et inhospitalière au large de la Patagonie.
Qui ne s’est jamais demandé ce qu’iel ferait perdu.e sur une île déserte ? De Robinson Crusoë à Master and Commander, Koh-Lanta ou la BD 1689, les (més)aventures maritimes, la survie en milieu hostile et les mutineries fascinent… L’équipage du Wager a vécu tout ça pour de vrai ! D. Grann mène un travail de reconstitution et de recherche minutieux à travers témoignages et journaux de bord pour nous rapporter au plus exact leur incroyable et passionnante odyssée.
Eux qui ont affronté la conscription, l’armada espagnole, les éléments déchaînés, le typhus, le scorbut, la faim, le froid, peuvent finalement nous apprendre que le danger principal ne vient de rien de tout ça mais plutôt des « créatures les plus imprévisibles et les plus volatiles de toute la nature : des êtres humains réduits au désespoir ». Entre robinsonnade ébouriffante et enquête glaçante, ce roman nous rappelle aussi le pouvoir du récit et notre besoin de (nous) raconter. Un de mes plus gros coups de cœur de la rentrée littéraire !
– Nikita