“Kililana Song”, B. Flao, Futuropolis
Il y a le “Tom Sawyer” kenyan, Gavroche vendeur de QAT (une “herbe” que l’on mâche sous ces latitudes), qui refuse de se faire bourrer le crâne à la madrasa où on annone sans fin les Sourates du Coran. Il y a le capitaine au long cours qui se sait définitivement inadapté à la vie “normale” en Europe et qui a compris que son “chez lui”, désormais, c’est-ce coin d’Afrique lumineux et chaud. Il y a ce vieux chef tribal qui sait que son monde s’effondre et qui tente de sauver l’arbre centenaire des promoteurs immobiliers inconscients et omnipotents. Il y a, il y a, …
Comme dans les films de Robert Altman, il y a 7, 8 histoires qui se tissent solidement pour constituer ce récit digne de Pratt et d’Hemingway, ces planches resplendissantes de lumière qui nous réchauffent l’âme, ces tempêtes extraordinaires et spectaculaires (jamais une BD ne m’a fait ressentir la force des éléments avec tant d’impact) et surtout, surtout, ce livre est l’expression de tant d’humanités différentes qu’il symbolise notre Humanité.
Un chef d’œuvre, ni plus ni moins
– Frédéric –