“Battue”, L. Coquillaud/M. Levéel, 6 pieds sous terre

Un ami journaliste convainc Camille d’infiltrer les ‘Blanchistes’, groupe païen aux accointances réputées avec l’extrême-droite qui sévit dans sa région natale – dont elle s’était précisément éloignée pour cette raison – à l’occasion de leur ‘Grande Battue’ (espèce de chasse géante/retraite spirituelle/rite de passage) annuelle – … mais jusqu’où se laissera-t-elle aller ?
Un album à l’image de son fabuleux décor montagneux : sublime bien qu’avec sa part d’ombre, et aussi brut qu’habilement insidieux. Le genre de lecture dont on ne ressort, même si ça s’insinue et que ça fait peu à peu son chemin dans nos tripes sans en avoir l’air, pas tout à fait indemne, et habité(e) de sentiments un peu contradictoires sur lesquels on n’arrive pas tout de suite à mettre des mots, mais dont la puissance ne fait aucun doute. Un tour de force d’immersion narrative et, en creux, une démonstration extrêmement adroite du pouvoir envoûtant et retors de certains groupuscules… Un récit qui se vit plus qu’il ne se lit, dans lequel on a l’impression de s’immerger progressivement puis qui d’un coup vous happe et ne vous recrache, un peu sidéré, un peu essoufflé, qu’en bout de course. Beau et sauvage comme un « My asbolute darling » !
– Nikita –