“L’usine”, H. Oyamada, Bourgois

Petit roman d’atmosphère au confluent entre Kafka et Murakami, il émane de « L’usine » une ambiance aussi improbable que déstabilisante d’étrangeté comme savent si bien les tramer les auteurs japonais.
Nous suivons trois personnages engagés à des postes différents de l’entreprise, grande machine d’une efficacité redoutable à produire du vide. Trois segments de vie de travailleurs où le monotone le dispute à l’absurde, trois petits rouages dans une grande chaîne de rien.
Les tâches qu’ils accomplissent sont-elles utiles à quoi que ce soit ?
Que manufacture-t-on, exactement, à l’Usine ?
Produit-elle seulement quelque chose ? Mystère…
La perte de repères est progressive pour les protagonistes comme pour le lecteur à mesure que l’on s’immerge dans le microcosme de cette industrie métastasée en un monstre tentaculaire à échelle d’une ville entière – où commencent aussi à pulluler de curieux animaux…
Une expérience de lecture bizarre et fascinante qui colle à la peau !
– Nikita –