“Peer Gynt”, A. Carrion, Soleil

Entre Peter Pan et Thyl Ulenspiegel, le personnage mi-ange mi-démon de ce fabuleux conte norvégien n’est que l’avatar de cet adulte qui refuse de grandir dans une nature merveilleuse et immaculée. Il y a aussi dans les décors et l’enchaînement infernal à l’Idéal, dans la chute inéluctable du Héros, un peu de la magie sombre des contes de la Table Ronde. Quant à ce jeune homme que seule la passion fait vivre, impossible de ne pas entrevoir la pureté du Petit Prince de saint-Exupéry. Devenir adulte est une malédiction et dans toutes les mythologies le conte est magnifique, la morale est glaçante et le final une fuite, un fantasme.
A la mise en scène grandiose, le choix surprenant de la palette en noir et blanc révèle les teintes brillantes, argentées, presque bleutées d’un graphisme étincelant qui cueille nos yeux ébahis d’éternels enfants.
Révélation !
– Frédéric –
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