“Le tambour de la moskova”, S. Spruyt, Le Lombard

Sur un malentendu, Vincent est incorporé dans l’armée impériale et le voilà tambour sur les champs de batailles qui se succèdent jusqu’à Moscou. Témoin naïf de la mécanique fatale de la violence appelant la violence, de la bêtise appelant la bêtise, il survit malgré lui à cette campagne qui laissera encore aujourd’hui dans le langage courant le mot qui définit la pire des défaites, la pire des retraites : Bérézina.
A l’instar d’un “Ibicus” de Pascal Rabaté, notre anti-héros est totalement dépassé par les funestes événements, ballotté comme un frêle esquif sur une mer démontée. Le vrai talent d’un écrivain, d’un auteur, n’est-ce pas de raconter avec légèreté et même parfois avec humour ce qui n’est ni léger, ni drôle ? Si oui, Simon Spruyt, avec ses pastels, ses pinceaux ( une virtuosité chromatique qui n’est pas sans rappeler un certain Brecht Evens) et sa narration épurée est sans aucun doute un grand artiste et un grand conteur.
– Frédéric –