“Du bruit dans le ciel”, D. Prudhomme, Futuropolis

A mes yeux, Prudhomme est un grand auteur, de la trempe d’un Davodeau ou d’un Rabaté. Son art est moins reconnu, moins apprécie, il est pourtant unique, délicat et profondément sensible.
Il est aussi à première vue moins direct, moins séduisant. A jeter un œil aux pages, le livre peut paraître terne, plat : pas de couleurs chatoyantes, pas d’effets graphiques. Pourtant l’auteur dépose chaque cas comme une note sur une partition qui, à défaut de nous faire danser ou battre les mains, susurre. Il faut donc tendre l’oreille, s’ouvrir, rendre son cœur et son esprit disponibles, sensibles à l’appel de celui qui transforme le plomb en or, de celui qui raconte la banalité d’un lieu, de vies, de SA vie. Qui est capable de déceler des perles dans un océan de banalités ? L’artiste est celui qui nous fait ressentir plus que comprendre ce qui ne se calcule pas, ne se dit pas, ne se voit pas.
– Frédéric –