“J’aurais voulu voir Godard”, Philippe Dupuy, Futuropolis
“J’ai surtout vu des images, lu des mots, entendu des procédés. C’est cela que vous appelez une bande dessinée ?”
Philippe Dupuy continue l’exploration des limites de son art initiée avec ses précédentes sorties (“J’aurais voulu faire de la bande dessinée”, “Mon papa dessine des femmes nues” ou encore “left”) et part à Rolle avec un objectif en tête : s’assurer qu’il ne croisera pas Godard. En découle cet essai en images sur sa (non) rencontre avec JLG.
Entre le réel et le fictif, au fil de ses réflexions, introspections et références à la filmographie pléthorique du maître, Dupuy nous livre, bien plus qu’un essai graphique sur Godard, une rencontre entre leurs deux univers poétiques. Et un dialogue entre les procédés narratifs du cinéma et ceux de la bande dessinée (pas si éloignés l’un de l’autre !) pour nous parler de l’Art et de la création dans ce qu’ils ont de plus intime et pourtant universel.
-James-
Philippe Dupuy interroge.
Philippe Dupuy nous interroge.
Philippe Dupuy s’interroge.
Et nous, lecteurs, sommes-nous capables de nous interroger sur le sens de « recevoir » une œuvre ? L’´œuvre doit-elle être compréhensible ? Existe-t-elle parce qu’un lecteur l’apprécie ? Ou existe-t-elle parce qu’elle est ? Pour essayer de (se) comprendre, l’auteur interroge / se confronte à Godard. Quel(s) procédé(s) formel(s) ? Et pourquoi ? Pour soi ? Ou se situer par rapport à l’évolution de la BD ?
Un labyrinthe de questions et de réponses qui reposent sur la sincérité, l’expérience, la recherche, mais aussi un trait , des signes, des rustines, des collages, des couleurs, des jeux narratifs. Une circonvolution aérée comme des hiéroglyphes sur un parchemin mystérieux qui nous guiderait vers un trésor introuvable. S’imprègne en nous une douceur amère , une beauté précaire, une grande fragilité.
Un beau livre sur une équation impossible, celle de l’émotion et du temps qui ne figent jamais rien.
– Frédéric