“La sentence”, Louise Erdrich, Albin Michel

Louise Erdrich (“Celui qui veille”), c’est le joueur de flûte de Hamelin. Une conteuse de génie qui nous balade d’un état émotionnel à un autre… une shaman des mots qui finit par nous emporter même sur le terrain de l’irrationnel et des profondeurs de l’âme et du coeur. Ça commence comme un polar drôle et impitoyable sur les petites magouilles grotesques et éhontées de Tookie – notre “héroïne”, notre narratrice, qui paiera le tribut effarant de la justice américaine et de son puritanisme destructeur – pour soudainement prendre le chemin totalement inattendu de l’Amour, du retour aux sources et du Pardon, puis serpenter jusqu’au creuset de toutes les inspirations, évasions, rédemptions : la Librairie et la Littérature.
Saint-Exupéry a écrit que l’essentiel est invisible pour les yeux, Erdrich nous met sur la voie pour le déceler. Quel bonheur !
– Frédéric –