“Le bestiaire du crépuscule”, D. Schmitt, Aire Libre/Dupuis

Daria Schmitt nous avait déjà habitués à de superbes ambiances oniriques et des univers gothiques à la Tim Burton ou Lewis Carroll ; avec un tel bagage, quel meilleur domaine vers lequel diriger son talent que celui de Lovecraft ? Ce « Bestiaire du crépuscule », bel hommage (mais pas que!) au maître de l’horreur cosmique, est le parfait écrin pour faire resplendir son travail d’orfèvre et son art ciselé du dessin en noir et blanc, proche de la gravure, avec de très beaux jeux d’ombres et de lumière. On pense à Schuiten bien sûr, Bastian (La fille maudite du capitaine pirate), Blair (L’accident de chasse) mais aussi, un peu, aux références du manga d’épouvante comme Junji Ito ou Kazuo Umezu. Sans oublier de remarquables insertions de couleurs correspondant aux incursions dans l’étrange, dans une palette qui m’a un peu fait penser au travail de Pedrosa dans l’Age d’Or. Le résultat est vraiment très réussi et donne à tout l’album une atmosphère fantasmagorique dont il est difficile de se détacher !
– Nikita –