“La note américaine”, D. Grann, éd. du Globe/Pocket
Début du 20è s. en Oklahoma, période de changements : le pétrole fait sa vraie entrée sur le devant de la scène géopolitique alors qu’un gisement énorme, le plus gros du pays, est découvert sur les terres arides où ont été parqués les Indiens Osages après avoir été chassés de leurs terres du Kansas. Les pionniers débarquent de tous bords et les royalties, comme l’or noir, commencent à pleuvoir. Les Osages deviennent, très vite, très riches ; de quoi attiser les convoitises, à en juger par les cadavres qui se multiplient dans la réserve. N’auront-ils donc échappé au génocide que pour être rattrapés par la culture de l’assassinat ? Difficile d’obtenir justice quand on est considéré comme un enfant même pas capable de gérer son argent sans la tutelle d’un curateur blanc… le système judiciaire est rudimentaire et corrompu. La naissance du FBI, sous la férule de Hoover, peut-elle changer la donne ?
Une enquête magistrale et impressionnante du journaliste David Grann, dont le travail de documentation force le respect. Et c’est d’autant plus glaçant que ça se lit comme un excellent polar alors qu’on est bien loin du royaume de la fiction… Enfin sorties des zones d’ombre de l’Histoire, les voix des Osages s’élèvent pour hanter longtemps les territoires gorgés de sang de l’imaginaire collectif américain. Percutant !
– Nikita –
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